La Bouteille, performance d'Abraham Poincheval
Abraham Poincheval•
La Bouteille, œuvre d’Abraham Poincheval commandée par Plaine Commune et produite par le cneai = en association avec Ilotopie, s’étend sur 580 centimètres de long et 190 centimètres de diamètre. Elle devient cet été, du 25 juillet au 3 août, un véritable vaisseau puisqu’elle sera pour la première fois mise à flot et habitée par l’artiste sur le Canal Saint-Denis, au moment des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Rejoignez-nous le 25 juillet à partir de 9h30 pour l’entrée d’Abraham Poincheval dans La Bouteille en présence de la Présidence de Plaine Commune, Mathieu Hanotin, de ses élus et de ses équipes.
LE LIEU - coordonnées géographiques : 48.927752, 2.360547 / Quai à proximité du Jardin de l’écluse
L’ARTISTE - en savoir plus sur Abraham Poincheval
ENTRÉE // le 25 juillet à 9h30, en présence de la Présidence de Plaine Commune, Mathieu Hanotin, de ses élus et de ses équipes.
SORTIE // le 3 août à 14h30, en présence des équipes de Plaine Commune, du cneai = et d’Ilotopie
TÉLÉCHARGER - le dossier de presse : dossier-de-presse-abraham-poincheval.pdf
Abraham Poincheval offrira une performance aux habitués du canal, aux passants, mais aussi aux supporters et touristes se rendant au stade de France. Pendant dix jours, du 25 juillet au 3 août 2024, l’artiste habitera l’intérieur de la bouteille dans une performance dont il a le secret. Habitué des pratiques extrêmes, Abraham Poincheval fait écho aux notions d’enfermement, d’isolement et d’immobilité, s’ouvrant au voyage méditatif et questionnant la résilience des corps ainsi que leurs interactions environnementales.
Le lieu choisi fait écho à l’Histoire : lors du siège de Paris durant la guerre franco-allemande de 1870, alors que le Canal Saint-Denis est encore en construction, les assiégés insèrent des messages dans des boules d’étain conçues pour flotter entre deux eaux et traverser les lignes adverses. Le lieu confère ainsi à l’objet un caractère d’entité : “objet agrandi que l’on croirait abandonné par un géant”, la bouteille perturbe le paysage en y invitant son lot d’imaginaire. Objet à récit, à fiction, elle propose une narration pour qui le passant, étonné·e, deviendrait spectateur·ice et s’arrêterait un instant.
symbolise une traversée du temps et des espaces, au gré des vents et des courants, pour délivrer un message. Que le récit de la bouteille à la mer soit imaginaire ou réel, il nous offre une lecture de la société qu’il traverse, tout comme les Jeux Olympiques qui semblent cristalliser en un punctum l’essence d’une époque, d’une civilisation, d’une ville, d’une géopolitique. Ainsi embouteillé, Abraham Poincheval s’entoure du minimum vital – eau, vivres, nécessaire de secours et commodités - et d’un écosystème végétal faisant de l’habitacle à la fois un jardin, une serre, une chambre à coucher, une cuisine, un salon, une salle à manger, des toilettes sèches. Il y reconstitue les conditions d’une vie possible, singulière et rudimentaire. L’expérience de La Bouteille reprend les notions de performance et d’endurance pour les questionner : dans une société survoltée aux modes de vie intensifiés, l’immobilité n’est-elle pas un effort remarquable, un objet potentiellement politique, une performance d’abnégation ou de maîtrise de soi ?
Alors que le sport et la prouesse sont au centre des préoccupations, la performance artistique invite les publics à s’arrêter pour observer un temps l’expérience de l’immobilité, de la résistance des corps, pour créer ou critiquer notre rapport au monde.
L’immobilité est vécue par les habitant·es de la Seine-Saint-Denis placé·es au cœur de cette manifestation mondiale à laquelle ils et elles participent de manière détour- née et participative. L’immobilité s’investit chez les spectateurs·rices olympien·nes arrêté·es dans leurs déplacements frénétiques par l’intrigue de l’immobilité comme choix. L’absence de mobilité des corps, éléments éminemment politiques, permet une posture de mise à distance depuis une forme plastique et physique, a priori pas si évidente à exercer dans son contexte sociétal.
Devenue flottante grâce au soutien du cneai = et à l’expertise d’Ilotopie, l’enveloppe qui accueillera le performeur sera isolée de la terre ferme à quelques mètres du quai. L’œuvre est à cet effet transformée de manière inédite puisqu’elle devient flottante par l’intervention de l’association Ilotopie, spécialiste du spectacle sur l’eau.
En se positionnant sur le Canal Saint-Denis, Abraham Poincheval répond à une volonté de Plaine-Commune d’inscrire, dans le contexte de son accueil d’un grand nombre d’équipements des Jeux Olympiques et Paralympiques, une valorisation de l’espace en insistant sur un aspect environnemental au cœur des Jeux 2024.
L’artiste répond ainsi à un appel à projet de l’Établissement public territorial Plaine-Commune, souhaitant répondre à ses principaux objectifs territoriaux : favoriser l’appropriation des équipements et des espaces publics par les habitant·es, affirmer l’ambition culturelle et créative du territoire, concilier l’attractivité touristique et la proximité avec les usager·ères quotidiens.
Plaine Commune a décidé de valoriser le canal Saint-Denis, axe majeur de l’histoire du territoire, de son économie et de ses enjeux socio-environnementaux en le choisissant comme lieu d’implantation d’un nouveau parcours artistique, Les Victoires, qui sera dévoilé à l’été 2024. Six artistes – dont Abraham Poincheval - ont été invité·es à concevoir des œuvres poétiques, engagées et teintées d’humour afin de vivre ensemble l’effervescence des Jeux Olympiques et Paralympique 2024. Chacune des œuvres intègre un principe d’écoresponsabilité dans sa réalisation, à travers l’utilisation de matériaux naturels, recyclés ou durables, ou encore la création d’habitat pour la faune locale. Pour cette nouvelle commande, Plaine Commune a fait appel à COAL, association qui, depuis 2008, valorise l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie et du vivant.
Le parcours Les Victoires a reçu le label « Olympiades Culturelles » de Paris 2024.
Plaine Commune est un Établissement public territorial (EPT) qui regroupe 9 villes au nord de Paris. Elles sont fédérées autour d’un projet commun, sur un espace qui connaît des mutations inédites en région parisienne. Plaine Commune est aussi le Territoire de la culture et de la création dans le Grand Paris (plus d'informations ici).
cneai = centre d’art composé, navigué, engagé, abrité, imaginé est un lieu de recherche, de production, de résidence et de diffusion de l’art contemporain. Le cneai = est dédié dès 1997 aux croisements entre recherches théoriques, pratiques expérimentales et accompagnement des artistes et des publics.
Ilotopie est une compagnie de théâtre ouvert. Les espaces publics sont leurs scènes. L’invention et l’intervention artistique sont leurs modes d’actions. Née en Camargue de la dernière île du grand Rhône en 1980, la compagnie, pionnière du théâtre de rue, a gardé de ses origines un goût de l’aquatique qui porte souvent ses spectacles.