La Nuit électrique

Artistes
Anne FrémyYona FriedmanThéodora BaratPeter DownsbroughLola GonzàlezYan TomazewskiNicholas Vargelis
Date
03.10.20

MABA
Sous le commissariat de Sylvie Boulanger et Nicholas Vargelis : films et installation lumineuse.

Dans le cadre de la Nuit Blanche 2020, le cneai = s’invite dans le parc de la MABA pour un parcours électrique et vidéo.

Une Nuit Blanche commune et électrique, un parcours de films et d’installations d’artistes dans le Parc des Artistes de la MABA.


Jalonné par un fil conducteur d’éclairages qui révèle l’infrastructure et modifie la lumière sur l’environnement (Nicholas Vargelis), le parcours de films sublime le réseau électrique urbain qui sert ici de vecteur. Le parcours révèle l’infrastructure publique, le bien commun aux habitants. Le réseau électrique indispensable au développement de l’urbanité, industriel, se transforme en réseau vivant, faisant émerger des images d’artistes qui interrogent notre place dans ce monde, les liens entre nature et ville, le territoire et la place du vivant dans la société.


Théodora Barat
Or anything at all except the dark pavement
vidéo 5’24″, 2011


Or anything at all except the dark pavement est un travelling en deux moments : une percée nocturne dans la ville, qui s’estompe, au profit de mises en scène lumineuses et urbaines, visions fantasmées de paysages de bord de route.
Le film a été coproduit par cneai = et Théodora Barat.


Peter Downsbrough
SET[TING]
vidéo 4’20 », 2003


Les films de Peter Downsbrough constituent une partie encore peu connue de son travail. La figure humaine y disparaît peu à peu au profit de la représentation de la ville et de ses flux, des images en mouvement ayant le mouvement pour principal sujet. Dans SET[TING], une composition sonore, linguistique et visuelle se déploie à partir d’une salle de réunion située dans les hauteurs d’un gratte-ciel du quartier de la Défense à Paris. Un film sur l’environnement urbain, construit comme milieu naturel pour l’homme.


Anne Frémy
Le langage des f….
vidéo 2’56 », 2010


« L’image de référence en architecture mérite amplement d’être considérée comme une image de pensée » écrit l’artiste. Le langage des f… est une œuvre qui fait apparemment figure de hiatus dans les recherches sur l’image d’architecture menée par Anne Frémy.


« Personne ne sait que je vous aime » « Ne m’oubliez pas » « Puis-je aimer encore » « je crois en vous »… Poème ou listing d’expressions romantiques ; registre littéraire situé entre le langage des fous et le langage des fleurs, c’est l’image issue de notre imagination qui est en jeu et finalement la seule et véritable image si l’on considère que derrière l’image ce sont les supports de l’investissement du sens qui tiennent le rôle principal dans le travail de l’artiste-chercheuse. Finalement, l’architecture, les fleurs ou l’amour sont un même sujet quand il s’agit de questionner les conditions d’apparition de l’image, comment ou quand une image peut inspirer ou déclencher un projet, ou enfin « qui vagabondent entre l’espace et le temps grâce aux images ? ».


Yona Friedman
Gribouilli
Vidéo 8’35’’, 1980-1990


Dessiné sur pellicule 16 mm et monté en seize images par seconde, ce film est édité par le Cneai en 2011 (pochette originale argentée, 150 ex.). Gribouilli est la version animée du principe architectural « Structures irrégulières », un des fondements de la Ville Spaciale développée par l’artiste depuis les années 60. Le film est accompagné d’une création sonore originale d’Areski Belkacem.


Défenseur de l’anarchie disciplinée et de l’utopie réaliste, Yona Friedman se situe comme on le voit avec « Gribouilli » au-delà des frontières disciplinaires. Architecte, artiste, sociologue, anthropologue, il développe une recherche appliquée aux manières d’habiter la terre. Éloigné de toute idéologie, Yona Friedman développe des processus d’auto-décision. Le droit de comprendre et le droit d’interpréter selon sa propre expérience, sont les mots de passe qui sous-tendent une philosophie holistique et systémique mais surtout politique.


Lola Gonzàlez
Yuyan & Dédé
vidéo, 0’49 », 2019


Telma & Anouk
HD video, 4’25 », 2019


Anouk & Lola
HD video, 2’42 », 2020


Sing Outvidéo,
2’4″, 2011


La démarche de Lola Gonzàlez se situe au cœur des préoccupations identitaires, communautaires et amicales de la jeunesse qu’elle fréquente. Elle scénarise des situations fictionnelles qu’elle filme souvent avec l’aide de ses amis ou de jeunes rencontrés dans son quotidien.


Dans ces saynètes-vidéo, tournées souvent en plan-séquence, les personnages – qui ne sont pas tous acteurs – sont sensibles aux expressions, aux postures, aux intonations ; aux siennes comme à celles de l’autre. Cette attention fait advenir une forme de foi dans l’acte même de se parler, même si, de toute évidence, personne ne se parle selon les canons habituels du langage admis. Par l’invention de dialogues imaginaires, il s’agit de communiquer de langage à langage et de cœur-à-cœur.


Yan Tomaszewski
The Good Breast and the Bad Breast
vidéo, 22’21 », 2019


2002, Palm Springs, Californie : une incroyable maison, celle de l’architecte Richard Neutra est rasée au bulldozer par son acheteur qui venait de l’acquérir pour 2,5 millions de dollars. Construit en 1962, ce « bijou moderniste » est conçu par Richard Neutra pour héberger une grande collection d’art. En puisant dans l’intérêt de Neutra pour la psychanalyse et dans les rumeurs d’une vendetta personnelle de l’acheteur, le film mène l’enquête sur notre désir de protéger et de détruire la beauté.


Nicholas Vargelis
Two – Three – Two : a system for Reading


track lights, light bulbs, paint and existing infrastructure, 2020
(dans la bibliothèque)


Red-Hot Cool Trio
light bulbs, paint, sockets, wood, electrical cable, 2020
(façade de la bibliothèque)


nous ne sommes plus au soleil : Correction for the Façade
light bulbs, paint, sockets, rope, electrical cable, 2020
(dans la cour)


Duo Contre le Stade
light bulbs, paint, sockets, wood, electrical cable, 2020
(escaliers du parc)


Down Stage Right Four Lights
spike lamps, light bulbs, paint, 2020
(pelouse gauche)


Cache-Cache Duo
spike lamps, light bulbs, paint, 2020
(pelouse face)


Lights in the Hole
spike lamps, light bulbs, paint, 2020
(pelouse face)


Trancher le Jardin
spike lamps, light bulbs, paint, 2020
(bosquet de la statue)


Up Light or Down and Around the Tree
spike lamps, light bulbs, paint, 2020
(pelouse droite )


« La lumière est une couleur. Le blanc neutre n’existe pas. Dès que nous ne sommes plus sous le soleil, notre perception visuelle est rendue artificielle, construite. Il ne s’agit pas de penser la lumière comme un filtre ni comme une sculpture, mais comme une infrastructure. » Avec des matériaux simples, issus de magasins de bricolage français et américains, Nicholas Vargelis modèle l’infrastructure lumineuse habituellement absorbée dans le bâtiment. La lumière est un des fondamentaux de l’architecture, objet commun à toutes formes d’habitats et de structure urbaine. Rails, lampes, circuits, boutons, fils, ampoules, sont des objets banals du quotidien, présents dans tous les foyers mais leur esthétique évolue avec les normes, les règles et les cultures, souvent à notre insu.


Tandis que l’objet technique d’une lumière correspondait à sa forme jusqu’à la fin du XXe siècle, les nouvelles techniques copient dorénavant les anciennes formes. « J’aime les lumières construites, les lumières colorées des carnavals, les lumières dynamiques et l’éclairage de divertissement ; finalement, les organisations sociales sous-tendent des formes technologiques. »


Pour la Nuit électrique, Nicholas Vargelis, est allé jusqu’à peindre les ampoules. « Comme je ne peux plus acheter des 60 watt dépolies ― les premières à être interdites ― je peins les ampoules, mais mal, exprès. Je rate un peu, exprès. ». Quand Nicholas Vargelis peint les ampoules, il aime que l’objet industriel porte la trace des poils du pinceau. Mais il ne se résout pas à créer cet effet sur les nouvelles technologies (LED ou aux ampoules fluorescentes), trop gratuites pour porter la marque du peintre. « Ça m’intéresse de faire une intervention sur un support technique mais pas sur un support esthétique. »


D’une étrange exploration des constructions naturelles et synthétiques de Théodora Barat, au rapport à l’espace exploré par Peter Downsbrough, à la puissance du collectif et ses limites que questionne Lola Gonzalez, en passant par les liens entre ville et humanité filmés par Anne Frémy, l’enquête architecturale et psychanalytique autour de la maison Neutra de Yan Tomaszewski et les dessins animés qui expliquent l’humain aux extraterrestres de Yona Friedman, le parcours est structuré par une installation lumineuse de Nicholas Vargelis.


MABA MABA 16 rue Charles VII 94130 Nogent-sur-Marne : Infos pratiques


En partenariat avec la MABA, Fondation des artistes dans le cadre de Nuit Blanche et avec le soutien de la Métropole du Grand Paris.


INFOS PRATIQUES
{Dans le cadre de la Nuit Blanche 2020, MABA, 16 rue Charles VII, 94130 Nogent-sur-Marne.}


PARTENAIRES
{MABA} {Fondation des artistes} {Métropole du Grand Paris}