Une résidence à la Maison Flottante en septembre 2023

Né en 1986, Olivier Jonvaux est diplômé de l’ENSBA – École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Il a été invité dans différentes résidences et institutions artistiques en France et à l’étranger. Son travail explore la vie des objets, de leur création à leur destruction, par l’emploi d’une multiplicité de médiums : l’utilisation d’argile, de ciment ou de pâte à modeler se complète d’une dimension immatérielle par l’emploi de techniques numériques. Dans ses installations, sculptures et vidéos, la réitération des formes prélevées du quotidien s’échappe de leur origine et de leur attribution en se jouant du statut de l’œuvre par une détermination poétique recherchée. À travers ses œuvres, qu’elles soient réelles ou virtuelles, l’artiste interroge notre relation au monde par une réflexion résolument laconique sur sa fétichisation, sa stabilité supposée et ses modes de circulation.

Résidence 2023


Inaugurant la reprise des résidences à bord de la Maison Flottante du cneai =, Olivier Jonvaux s’installe à Poses en Normandie en septembre 2023. Arrivé en pleine saison des activités nautiques du village, le bateau est entouré de navires de plaisance, de pêcheurs, nageurs, de skieurs nautiques et autres activités de loisirs.

Pendant son temps de résidence, l’artiste s’est approprié la technique du modélisme. Il construit une maquette de bateau modèle Queen à l’échelle 1:10 des années 60 qu’il customise selon les normes marines actuelles (peinture, accessoires). L’intérieur du bateau est aménagé avec différents objets de décoration et fournitures d’intérieur. Ces objets font partie des modèles iconiques dessinés par les frères Bouroullec, designers à l’origine de la Maison Flottante. Parmi ces objets figurent par exemple Nesting Table (2017), Alcove Plume (2013), Vegetal chair (2018), ou L’oiseau (2011). À partir de photogrammétries, ces modèles numériques ont été mis à l’échelle du bateau, imprimés en PLA et disposés à la manière d’un intérieur fictif.

Le « Floating Twin », titre instaurant la gémellité avec la Maison Flottante mais aussi des designers du bateau d’origine, tente de prolonger l’histoire de cette « Maison Flottante ». Le public est invité à piloter le bateau depuis la rive, prenant part à ce loisir comme la continuité de cette invitation donnée en retour par ces créateurs. Représenté en portrait par Isabella Hin grâce au soutien de l’ADAGP, l’artiste est photographié, clef du bateau autour du bras, comme le chef de bord de ce bateau onirique.


Artiste associé


À l’occasion de « Wake up/Optimism & Resilience Part. 1 - The Infinity Of Grapes » en 2023, Olivier Jonvaux est invité en tant qu’artiste associé à concevoir et réfléchir au modes de présentation et de sélection des œuvres de l’exposition. À travers l’observation de la nature et des phénomènes qui la composent, de son échelle macroscopique à microscopique, les œuvres présentées tentent de composer un éventail de possibilités esthétiques, politiques et sociétales face aux enjeux écologiques et identitaires actuels. Une parenthèse nécessaire, une prise de conscience, à travers des formes aussi élémentaires que fondamentales, notamment à travers le film Podesta Island de Stéphanie Roland et la vidéo Island Song de Charlemagne Palestine, l’installation in situ Set Suns (Soleils couchés) de Guillaume Aubry et The Little Lost Planets de Fanny Giquel, ainsi que d’autres œuvres de la collection du cneai = et la contribution de Thelma Yang.

L’infinité des grappes évoquée par le titre de l’exposition est tirée du film d’Olivier Jonvaux, intitulé Pirovano. Ce film met en scène une grappe de raisin posée sur une table d’extérieur, c’est l’élément central qui définit la forme circulaire et répétitive du film. Entièrement réalisé en modélisation 3D, le raisin, déjà présent dans l’histoire de l’art et de la mimèsis, devient ici une allégorie de la matière atomique. Enveloppée par le son du film en boucle (une flûte de roseau jouant un rondeau du 18ème siècle), l’exposition inaugurée à la Cité internationale universitaire de Paris s’envisage comme la reprise d’une ligne artistique axée sur les enjeux sociétaux auxquels le cneai = inscrit sa nouvelle programmation.