Être au monde n’a jamais été aussi crucial, car nous devons repenser notre existence face aux multiples effondrements généralisés. En cette époque de crises écologiques et identitaires, il est impératif de redéfinir la dignité de notre espèce. En embrassant l’inconnu, en élargissant nos horizons et en transcendant les frontières artificielles, nous pouvons révéler les vérités profondes qui résident en nous.
Le grain de raisin est infini et les abysses des océans nous sont inconnus. Dans ce monde en plein effondrement, comment l’humain peut-il encore croire qu’il est au centre ? Le centre n’existe plus. Je ne suis rien. Tu es moi. Le microbiote est nous. Nous sommes en réalité toutes et tous interdépendant·es et interconnecté·es, et nous ne serons plus jamais seuls. Nous accueillons la résilience avec joie.
Depuis longtemps, nous sommes conscient·es de la nécessité de poser les pieds sur cette terre, d’entrer en contact avec le sol qui nous soutient, avec les éléments qui nous façonnent et qui constituent notre habitat. Nous aspirons à embrasser pleinement la résilience, à décentrer nos regards et nos pensées, à reconnaître que nous sommes un tout intrinsèquement inconnu.
Il est temps à présent d’explorer de nouvelles voies pour être en communion avec le monde qui nous entoure. Être au monde n’a jamais été aussi crucial, car il est devenu un questionnement brûlant d’actualité. Nous devons nous revenir sur les théories et les créations du passé afin de penser un renouveau mythologique, scientifique et politique. En effet, il est inconcevable aujourd’hui, à l’heure des multiples effondrements généralisés, que le modèle existant puisse demeurer intact.
Il est tout aussi inconcevable que nous puissions continuer de célébrer sans réserve ce modèle épuisé. Dans sa lettre aux voyants, Arthur Rimbaud nous convie à une profonde réflexion sur notre être au monde en proclamant : « Je est un autre ». Cette formule transcende la simple notion d’individu·e et nous exhorte à dépasser les limites de notre propre existence. Elle nous encourage à ouvrir nos esprits à l’autre, à dépasser nos préjugés et nos perceptions préconçues. C’est un appel à la transformation intérieure qui révèle la capacité de chaque être humain à se connecter à un niveau plus profond avec les autres et le monde qui l’entoure. Parallèlement à ces crises écologiques qui secouent notre époque, nous sommes également confronté·es à une crise identitaire complexe. La culture a peu à peu supplanté la nature. Dans cette ère d’incertitude, la question de notre identité se pose avec une acuité particulière. Qui sommes-nous en tant qu’individu·es ? Quelle est notre place dans cet univers en évolution constante ?
Alors que les effondrements annoncés deviennent réalité, il est impératif que nous redéfinissions la dignité de notre espèce. En embrassant notre part d’inconnu, en élargissant nos horizons et en transcendant les frontières artificielles que nous avons érigées, nous avons l’opportunité de révéler les vérités profondes qui résident en nous. Ce voyage de redécouverte exige également que nous puisions dans les trésors de la pensée et de la création passées, en intégrant la sagesse des anciennes générations dans la construction d’un avenir où les concepts de mythologie, de science et de politique, rejoignent celui de nature. En honorant la diversité et la beauté de la vie qui nous entoure et qui nous constitue, nous pouvons renouveler notre rapport au monde, éveiller notre conscience collective et forger un nouveau récit qui accorde à chaque être sa place légitime.
Le cneai = est soutenu par le ministère de la Culture – DRAC Île-de-France, la Région Île-de-France, la Ville de Paris, la Cité internationale universitaire de Paris, la Région Normandie, la Communauté d’agglomération Seine-Eure, le Département de l’Eure et la Ville de Poses. L’exposition est réalisée en collaboration avec Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains.
