Une résidence à la Maison Flottante en mai 2024
Entre arts plastiques et métiers d’art.
Lauralie Naumann est diplômée de l’ESADHAR en 2021, vit et travaille à Rouen. Durant sa résidence, elle travaille avec d’autres artistes. À travers leur maîtrise technique et leurs connaissances des matériaux et des procédés de fabrication, les partenariats avec ces professionnel·les offrent un terrain fertile où l’innovation et la tradition dialoguent harmonieusement. Lauralie Naumann collabore principalement avec Louise Delacroix, menuisière et artiste.
Rencontre, le 18 mai
Maison Flottante - 52 Chemin du Halage, Poses
VISITE : le 18 mai de 14h à 19h
ATELIER ÉDITORIAL : le 18 mai à 14h30
À l’occasion de la résidence de l’artiste, Lauralie Naumann propose d’ouvrir les portes de la Maison Flottante, une œuvre designée par les Frères Bouroullec en 2006.
Lauralie Naumann est diplômée de l’ESADHAR en 2021, vit et travaille à Rouen. Durant sa résidence, elle travaille avec d’autres artistes. À travers leur maîtrise technique et leurs connaissances des matériaux et des procédés de fabrication, les partenariats avec ces professionnel·les offrent un terrain fertile où l’innovation et la tradition dialoguent harmonieusement. Lauralie Naumann collabore principalement avec Louise Delacroix, menuisière et artiste.
En collaboration avec Louise Delacroix
Louise Delacroix est diplômée du master art de l’Esadhar Rouen en 2020. Menuisière et artiste, sa volonté de « faire soi-même » et son attrait pour l’art du bricolage se retrouvent dans son quotidien et dans ses formes plastiques. Sa pratique artistique orientée sur le thème de la fête est emplie de techniques traditionnelles et de gestes artisanaux. En tant que menuisière elle choisi de mettre ses compétences au profit d’artistes pour réaliser leurs projets.
Présentation de la pratique
Fascinée par l’image traditionnelle que nous pouvons avoir du théâtre et ses objets, j’explore depuis un certain temps la notion de personnification et de métamorphose de mon environnement à travers la sculpture, la scénographie et formes textiles pour organiser et mettre en scène des récits afin de créer au-delà des sphères iconiques traditionnelles, folkloriques ou symboliques, des espaces organisés autour d’indices (à travers les images, voix, performances, lectures…) incarnant les différents aspects de mon milieu émotionnel et sensible. La narration à travers la poésie, les performances, dans mon travail, sont entendues comme mécanismes de profusion d’une sensibilité, mais aussi d’un « sens ». C’est un outil de mise à distance, mais aussi paradoxalement, un outil de retranscription, de traduction, de ce que je ne parviens pas à saisir moi-même.
Cet aspect de mon travail s’opère par la présence de récits et par l’animation des objets, leur manipulation par les performeur·ses : c’est la voix et le geste qui donnent sens aux formes. Au fur et à mesure, un théâtre de la digression se met en place, dans lequel les objets manipulent les performeur·ses et deviennent eux-mêmes des personnages, porteurs d’un message qui n’est compréhensible que dans l’action. Ce qui est visible est lisible, ce qui est mobile est un vecteur potentiel de sens. Les performeur·ses sont des « véhicules de conversation » (terme employé par Marie De Brugerolle) manipulés par des objets. En donnant une voix à l’inanimé, je questionne notre perception du vivant et du non-vivant, invitant les spectateur·ices à considérer chaque objet comme un témoin silencieux de notre existence collective.
Entre art et métiers d’art
Aujourd’hui, j’imagine uniquement des projets collaboratifs où les temps d’échanges sont très importants. Dans cette dynamique de collaboration, j’aime l’idée de découvrir de nouvelles possibilités d’expression, explorant des techniques et des matériaux que je n’aurais probablement pas envisagé seule. À travers leur maîtrise technique, leurs connaissances des matériaux et des procédés de fabrication, ces partenariats avec des professionnel·les (qui dans mon entourage, ont, pour la plupart, aussi un statut d’artiste), offrent un terrain fertile où l’innovation et la tradition dialoguent harmonieusement. Aussi, ce sont ces moments qui peuvent faire vivre les performances que je tente de mettre en place, élaborées dans l’échange et la rencontre.
J’apprécie l’idée de construction d’un écosystème artistique dynamique où les idées circulent librement et où la créativité est nourrie par la mise en commun de savoirs-faire, l’entraide et le partage de techniques vernaculaires. C’est la raison pour laquelle je travaille majoritairement avec des ami·es qui ont une spécificité technique, mais qui sont aussi détenteur·ice d’un statut d’artiste.
Une résidence en territoire des métiers d’art
Lauralie Naumann est sélectionnée suite à un appel à candidature national. Le jury de sélection est composé de : Florise Garac, Adjointe à la Culture de la Ville de Poses, Clémence Plassart, Responsable patrimoine de l’Agglomération Seine-Eure, Raphaëlle Jarry, Cheffe de projets Culture du Département de l’Eure, de Marie-Laure Lapeyrère, Directrice de la Maison des arts « Agnès Varda » à Grand Quevilly et de l’équipe du cneai = composée de Mélissande Michelet, chargée des publics, Bastien Sbuttoni, administrateur et Ann Stouvenel, directrice.
Poses est au cœur du territoire Seine-Eure qui, depuis des siècles, a été une terre propice à l’expression de savoir-faire d’exception. Aujourd’hui, des centaines de maroquiniers y vivent et œuvrent au sein des plus grandes maisons de luxe qui exportent dans le monde entier et font la renommée de notre pays. L’envie était grande de poursuivre et de vivifier encore cette belle histoire. C’est pourquoi, sur cette terre fertile de Normandie, entre Paris et Deauville, l’Agglo Seine-Eure développe une synergie puissante entre l’artisanat d’art et le luxe avec la création de la marque « La Fabrique des Métiers d’Art ».