Les films de Giulia Grossmann questionnent notre manière d’habiter la Terre en mettant en relation l’Homme à l’espace qui l’environne ; des montagnes basques, au désert du Mexique, de l’océan Atlantique, aux volcans Islandais, à l’espace qui nous sépare de la planète Mars…
Ses films s’inscrivent dans une démarche de collaboration scientifique. Que ce soit autour de projets de sciences dites exactes ou de sciences sociales. Cette approche hybride, où les rêves des scientifiques et la réalité s’entremêlent, permet de raconter comment la science peut ouvrir à d’autres réalités.

Parcours de l’artiste


Giulia Grossmann est une artiste et cinéaste dont le travail oscille entre cinéma expérimental et documentaire. En filigrane, chacun de ses projets questionnent notre manière d’habiter la Terre en mettant en relation l’Homme à l’espace qui l’environne ; des montagnes basques, au désert du Mexique, de l’océan Atlantique, aux volcans Islandais, à l’espace qui nous sépare de la planète Mars… Ses recherches s’inscrivent dans une démarche de collaboration scientifique, que ce soit autour de projets de sciences dites exactes ou de sciences sociales. Cette approche hybride, où les rêves des scientifiques et la réalité s’entremêlent, permet de raconter comment la science peut ouvrir à d’autres réalités.

En août 2024, soutenue par le Goethe-Institute et le programme ArTeC, elle a pris part à une expédition en voilier avec le projet ArcticLab en Islande, une expérience qui a initié l’écriture actuelle de “Ultima Thulé”, un projet cinématographique mêlant mythologie nordique et biologie marine, qui sera tourné en 2026 dans les fjords de l’Ouest.
En 2025, en tant que lauréate de la Villa Albertine, elle entamera une recherche intitulée Océan écran : de la recherche de surface aux abysses fictions, qui se déroulera dans des laboratoires de biologie marine à Woods Hole, Massachusetts, et à Roscoff, France.


Ultima Thulé

2024 // Deux résidences dans les Westfjords en Islande, en juillet-août 2024

Cette recherche tisse des récits sur les origines, explorant notre relation à la Terre, dans une région qui se révèle être une sentinelle des transformations environnementales en cours. Cet été, Giulia Grossmann a présenté l’installation vidéo Soleil de Minuit, une première exploration de ses repérages pour son projet en cours d’écriture, Ultima Thulé. Cette installation a été exposée à l’Université Centrale des Westfjords, dans le cadre de deux résidences artistiques : la première à bord du navire Arcticlab, où elle a filmé le plancton polaire en collaboration avec le microbiologiste researchgate.net/profile/Pedro-Junger, et la seconde à ArtisIceland, à Ísafjörður.
Grâce à la bourse ArTeC et au Goethe-Institut “Europe Culture Moves”, elle a pu acquérir une caméra 16mm et des bobines, ce qui lui a permis de réaliser un film Ultima (prélude). Les rencontres réalisées dans le cadre de ces deux résidences artistiques et cette première exploration du territoire des Westfjords posent les fondations du projet «Ultima Thulé», actuellement en écriture, que ce film prélude introduit.

« Le cinéma se révèle comme un outil de réflexion, apte à flouter les frontières entre plusieurs strates narratives et temporelles, en manipulant les diverses dimensions du réel pour interroger leur imbrication. Ce projet de recherche cinématographique est une méditation sur la résilience de la Mer dans le territoire des Westfjords en Islande. Le cinéma, par sa faculté à fusionner les dimensions oniriques, documentaires et expérimentales, me permet d’ouvrir une réflexion sur «l’Ultima Thulé», concept qui traverse les âges, repoussant sans cesse les limites de l’exploration, et qui témoigne de la propension de l’homme à transcender les frontières de sa perception dans sa quête insatiable de savoir. Réfléchir aux limites de l’écoumène aujourd’hui va au-delà du concept d’exploration géographique ; cela implique de prendre en compte les contraintes environnementales, les dynamiques écologiques invisibles et les défis posés par les transformations en cours. Le cinéma me permet ici d’explorer de manière sensible ces enjeux. »

PARTENAIRES
Avec le soutien de Culture Moves Europe, Goethe-Institute & l’aide à la création d’ArTeC - École Universitaire de Recherche, le cneai = faisant partie du Conseil académique.
Résidences d’artiste :

Océan écran, de la recherche de surface aux abysses fiction

2025 // Une résidence à la Villa Albertine, en juillet-août 2025

Ce projet d​e recherche cinématographique s’intéresse au rôle de l’imagination dans les progrès en biologie marine. Comment l’imagination a-t-elle influencé les découvertes majeures dans ce domaine ? Comment ces avancées stimulent-elles une exploration et une remise en question constantes de nos paradigmes ? Quelle est l’influence des modes de représentation visuelle, du dessin au cinéma, sur notre perception de l’océan ?
Cette recherche combine l’observation en laboratoire de la biologie marine avec l’exploration du paysage à Woods Hole, suivant les pas de la biologiste Rachel Carson qui a également résidé là durant les étés et y a écrit son livre « La mer autour de nous ». La Villa Albertine me permettra d’explorer cette région renommée pour ses laboratoires de biologie marine, et d’établir des connexions avec les films de science-fiction américains tournés dans la région, explorant les peurs et les fantasmes liés à la mer tels que « Abysse » et « Les Dents de la mer ».

L​’​enquête cinématographique qu’elle souhaite mener s’enrichira ​d’archives​, d’outils d’analyse comme l’optique, la microscopie, l’aquarium, de données, de schémas, du microscope électronique à balayage et de l’intelligence artificielle, tout autant que des dires des chercheurs qu’elle rencontrera.
Dans le domaine de la biologie marine, nous savons aujourd’hui qu’entre la surface et le fond des océans, il existe des couches distinctes dont les caractéristiques entretiennent des liens étroits avec la physiologie et l’écologie des organismes qui y vivent. En retour, la découverte de ces spécificités modifie la façon dont l’homme peut observer cet environnement mais
également l’exploiter, l’explorer, l’admirer, l’imaginer, le penser. Cette exploration de la surface aux abysses océaniques, met en évidence le rôle de l’imagination lorsque les données sont rares et l’accès limité.


Ma résidence à la Villa Albertine me permettra d’explorer les convergences entre la science et la fiction à Woods Hole, dans le Massachussetts, ville réputée pour ses avancées en biologie marine. Je souhaite explorer les interactions entre récits scientifiques et narrations fictives à travers une enquête cinématographique. Cette immersion fictive, des eaux de surfaces aux profondeurs abyssales, révèlera combien l’imagination et la spéculation enrichissent la quête scientifique.


PARTENAIRES
Le souhait de mener cette recherche aux États-Unis, spécifiquement à Woods Hole, repose sur la réputation exceptionnelle de cette région comme centre de recherche en biologie marine. Woods Hole abrite des institutions scientifiques prestigieuses telles que l’Institut océanographique, le Laboratoire de biologie marine, le Woods Hole Research Center, ainsi que des organismes clés comme la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le United States Geological Survey (USGS). Ces institutions ont joué un rôle crucial dans l’avancement des connaissances marines aux États-Unis.
Le film est coproduit par le cneai =, ArTeC et Villa Albertine.