Charles Villa est designer graphique diplômé de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne en communication visuelle (EESAB Rennes). Après ses études, il a collaboré avec les graphistes Jocelyn Cottencin (2011) et Frédéric Teschner (2012-2014) avant de rejoindre le programme de résidence Mains d’Œuvres (2014-2015). Au sein de son studio, il collabore avec des institutions culturelles (CIAP Vassivière, ENSCi-Les Ateliers, Jeu de Paume, Lafayette Anticipations, MAC Lyon, Palais de Tokyo…) et des artistes sur des projets d’identité visuelles, de catalogues, d’affiches, de sites internet, de signalétiques, de motifs avec un intérêt profond pour les techniques d’impressions et de reproduction des images. Plusieurs de ses affiches ont été exposées dans le cadre du Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont (2018 et 2021). En 2020, Charles Villa a initié un travail de recherche dans lequel il explore les dynamiques de résistance des encres d’impression au rayonnement solaire pour lequel Il a obtenu l’aide à la création du Centre National des Arts Plastiques (Image Bleue, édition Dumpling Books, 2023). En 2024, il a été invité par le cneai= pour une résidence sur la Maison Flottante en Normandie. Il intervient fréquemment dans différentes écoles d’art dans le cadre de workshops ou de jurys.

Résidence en mars 2024


Sur le motif est un projet de recherche sur la relation entre couleur et rayonnement solaire mené lors de la résidence « recherche et création » sur la Maison Flottante du cneai = à Poses (Haute-Normandie) en mars 2024.


Durant ma résidence, j’ai extrait des journaux imprimés de la presse locale les pigments bleus par frottement, en utilisant des cotons et des matières grasses. Puis j’ai reporté cette encre bleue sur des feuilles d’impression standard au format A4. Une fois recouvertes d’encre et de gras, ces feuilles ont acquis de nouvelles propriétés de transparence et de brillance. J’ai relié ces différents panneaux les uns aux autres, en utilisant de petites attaches métalliques, de manière à créer un motif que j’ai exposé aux différentes lumières de la journée. Cet assemblage de 50 feuilles constitue une installation in situ, conçue pour s’adapter à l’échelle de la Maison Flottante. Placée devant la grande baie vitrée du salon, cette installation se présente comme une séparation entre l’intérieur et l’extérieur, permettant aux visiteurs de circuler autour et d’expérimenter les jeux de transparence et de brillance du papier.


Le mois de mars est une période de crues importante sur la Seine. L’augmentation du niveau de l’eau contraint les autorités à ouvrir le barrage pour vider Paris de son eau et prévenir les risques d’inondation. Ainsi, le puissant courant de l’eau offre une vue spectaculaire et hypnotisante à travers les deux grandes fenêtres de la Maison Flottante. Ce mouvement de l’eau crée des variations colorées qui alternent parmi les couleurs du spectre en fonction des heures de la journée. Ces paysages m’ont rappelé que j’étais sur le territoire des peintres impressionnistes. J’ai vu un lien entre mon sujet d’étude et la quête de Monet, Boudin, Morisot, Dufy et des autres à représenter les variations de la lumière par touches colorées. Pendant ce mois de résidence, j’ai redécouvert l’impressionnisme en explorant les collections présentes dans la région, le musée des Beaux-Arts de Rouen, le MuMa au Havre, la maison et jardin de Claude Monet à Giverny ou encore au musée des Beaux-Arts de Louviers. Le titre de l’installation et de la publication Sur le motif, fait écho à cette relation au paysage et à l’observation des variations lumineuses.