Commissariat de Sylvie Boulanger et Marie-Laure Lapeyrère
“Mais où est l’infrastructure ?” est une exposition de Nicholas Vargelis, sur une invitation des Laboratoires d’Aubervilliers.
L’exposition est fermée actuellement mais sera prolongée jusqu’au vendredi 18 décembre 2020.
L’exposition est prolongée jusqu’au vendredi 18 décembre.
Cimaise et orgue d’éclairage, « Mais où est l’infrastructure ? » est une œuvre performative imbriquée dans le cabinet d’amateur « J’ai réarrangé la collection ». Avec des matériaux simples, issus de magasins de bricolage français et américains, Nicholas Vargelis construit des cimaises qui rendent visibles l’infrastructure, habituellement absorbée dans le bâtiment. Il joue ainsi de l’architecture d’exposition. Nicholas Vargelis vit à Aubervilliers et à New York. La notion d’infrastructure est primordiale dans sa démarche. Objets communs à toutes formes d’habitats, les réseaux, systèmes et techniques d’éclairage le fascinent. Rails, lampes, circuits, boutons, fils, ampoules, sont des objets banals du quotidien, présents dans tous les foyers mais leur esthétique évolue avec les normes, les règles et les cultures, souvent à notre insu. Finalement, les organisations sociales sous-tendent des formes technologiques.
Texte de la performance
Pour le vernissage de l’exposition, Nicholas Vargelis a proposé une performance dont le texte est extrait de Light on the subject : stage lighting for directors and actors –and the rest of us, de David Hays (traduction française par Damien Airault):
« Les appareils d’éclairage peuvent être grossièrement séparés entre ceux qui servent à éclairer les comédiens et ceux qui servent à colorer la scène ou contribuent aux effets de mise en scène. De nombreux appareils d’une catégorie conviennent très bien pour l’autre, il n’y a pas de distinction nette.
“Lampe” est notre mot de passe pour “ampoule”. Vous êtes déjà habitués à ses trois composants principaux. « L’ampoule » désigne uniquement la partie en verre – l’enveloppe de verre en forme de globe (ou de poire) ou encore tubulaire. A l’intérieur on trouve le deuxième composant : le filament. Chacune de ces parties est attachée à une troisième : le support. Il existe aujourd’hui de nouveaux types d’éclairages de scène qu’on appelle des quartz ou des tungsten-halogen.
Plus le filament est petit et plus le réflecteur peut rediriger précisément sa lumière. Pour avoir le meilleur résultat, le filament doit être parfaitement aligné avec le réflecteur. C’est pourquoi on utilise rarement des supports ordinaires à vis. En effet l’ampoule de verre peut fondre si elle n’est pas à bonne distance du filament incandescent.
La lampe à réflecteur est un autre élément de notre arsenal. Ces lampes sont recouvertes, sur une partie et à l’intérieur de l’ampoule, d’une surface réfléchissante en relation permanente et harmonieuse avec le filament. Quand vous commandez une lampe à réflecteur vous devez décider à l’avance de la trajectoire du rayon lumineux et certains modèles très pratiques émettent un rayon ovale. Certains ont même un verre teinté.
Nous connaissons maintenant les appareils de base — branchons-les. C’est une opération simple, facile, et comparable au fait de brancher une lampe ou un grille-pain à la maison. Le problème c’est un lexique baroque de termes techniques, mais ça reste une partie de plaisir dans notre orgie de malentendus.
Un théâtre moderne, comme une maison, est rempli de prises de courant, ce qui est utile pour les lampes que vous souhaitez brancher. Ces prises ont des noms, qui décrivent la plupart du temps leurs localisations. Ceiling Cove, Balcony Front, Box Right, First Floor Pocket Left, ou First Electric sont des appellations banales. A chaque endroit, en plus de canalisations, on trouvera probablement plusieurs prises, et elles seront numérotées.
Pour l’opéra ou le ballet, on construit la plupart du temps l’éclairage à partir de nappes de couleurs qui viennent du devant, du dessus, et des côtés. Mais dans une mise en scène on ne peut pas échapper à l’idée de zones. On part d’habitude de zones particulières, et ensuite on crée les nappes et les effets.
La lumière est constituée de trois couleurs primaires, comme en peinture, mais elles sont différentes. C’est théorique et marche rarement à la perfection. Le jaune est un composant du rouge et du vert – les autres couleurs l’annulent ».
INFOS PRATIQUES
{Les Laboratoires d’Aubervilliers 41, rue Lécuyer 93300 Aubervilliers.}
PARTENAIRES
{Les Laboratoires d'Aubervilliers} {Préfecture à l’égalité des chances} {Ministère de la Culture} {Région Île-de-France} {Département de la Seine-Saint-Denis} {Ville de Pantin}