Hall de la Maison internationale (Cité internationale universitaire de Paris)
La Cité internationale universitaire de Paris organise une série d’évènements dédiés aux arbres, un patrimoine vivant qui fait la richesse de son parc paysager. Doté de 3000 arbres et de plus de 400 espèces végétales, il couvre presque un tiers de la surface de la Cité internationale. Géré écologiquement depuis 2009 afin de renforcer sa biodiversité, le parc est vital pour de nombreuses espèces animales et pour tous ses usagers qui bénéficient d’un environnement arboré dont les bienfaits sont déterminants en milieu urbain.
Dans le contexte du week-end Les bienfaits des arbres, Amalia Laurent présente ses œuvres. Elle aborde dans son travail des thèmes topographiques, géographiques et cartographiques à la fois réels et fantasmés. Son obsession pour les réalités alternatives a donné naissance à un corpus d’œuvres – installations, performances, sculptures, teintures – qui rend tangibles les frontières entre monde réel et mondes parallèles. L’art textile et les techniques d’impression prédominent dans son œuvre, intégrant les richesses d’une culture franco-indonésienne. Le Batik, technique indonésienne d’impression sur tissu, est un leitmotiv de ses réalisations. C’est l’artiste Mas Tatang, maitre de Batik à Tembi, en Indonésie, qui l’a transmis la philosophie et le savoir-faire du Batik. Elle comprend la technique ancestrale du Batik dans toute sa contemporanéité, comme la projection d’un territoire, la carte composée de signes à décoder, ou le support d’un dialogue entre l’Histoire et les histoires. De cette projection de territoire, nait un véritable dialogue in situ avec le lieu abritant le tissu teint. La matérialité du tissu qu’elle utilise, appelée tarlatane, se caractérise à la fois par sa transparence qui rend visible le lieu qui l’entoure et également, par sa matérialité complexe devenant visible lorsque la lumière la traverse, laissant apparaitre ses mailles, ses coutures, ses plis, sa densité. Ces teintures sont des voiles recouvrant la surface d’un espace.
La question du voile est au cœur de ses réflexions artistiques et de recherches. Georges Didi-Huberman dans Images malgré tout, aborde le voile comme possédant déjà sa déchirure ; le tissu contient à la fois ce qu’il dissimule et ce qu’il montre. C’est un filtre laissant deviner tout en laissant à voir. Grâce à lui, nous avons la possibilité de distinguer la porosité d’un espace, de montrer les successions de couches qui s’y logent. Ce filtre permet d’ouvrir et de percer la matière, d’en exalter sa fonction. Mais le voile n’est qu’une stratégie pour regarder un endroit à un certain moment car un espace n’est jamais neutre.
« Amalia Laurent se propose alors de dégager le lieu rêvé, celui qui se cachait derrière le visible. Elle place ainsi le visiteur dans un état de rêverie éveillée, et le décor, comme gondolé à force de servir, se dérobe face aux tableaux sylvestres que le regard rencontre. Il s’agirait donc de dégager un intervalle éphémère, de dévoiler la fragilité de l’espace tel que nous le vivons : comme toujours inscrit dans un temps que l’artiste se plaît ici à suspendre. L’œuvre se place au bord de l’imaginaire qu’elle suscite : on se figure l’artiste travaillant ses batiks selon la tradition javanaise au milieu des arbres qui lui ont inspirés ses motifs ; mais aussi d’une perspective plus inquiétante, celle de ne trouver qu’un désert derrière les fenêtres entrouvertes […]. Autrement dit, d’être mis face au risque de ne rien voir d’autre que ce qui est perçu par nos sens. » Rémi Guezodje
INFOS PRATIQUES
{Du samedi 24 septembre au dimanche 23 octobre de 8h à 20h Hall de la Maison internationale Gratuit et entrée libre}
PARTENAIRES
{Cité internationale universitaire de Paris}
DOCUMENTS À TÉLÉCHARGER
{LES BIENFAITS DES ARBRES_FLYER}