Le nom du monde est forêt

Artistes
Thierry BoutonnierJean-Charles BureauFlorence DoléacJulia GaultJulien PrévieuxSonia SaroyaEdouard SufrinLois WeinbergerVirginie Yassef
Dates
20.05.22 → 21.07.22

The opening reception will be on May 19th from 5 PM to 9 PM.

“Metabolism of Dominations: a multi-year cycle of research and experimentation around multifaceted dominations. The name of the world is the forest, the first exhibition of this cycle, invites 9 artists to reflect on dominations through the lens of nature/culture.”

Selon Theodor W. Adorno, de la domination de la nature découleraient toutes les autres dominations qui fragmentent nos sociétés. Dans son essai « Theodor W. Adorno, la domination de la nature » aux éditions Amsterdam paru en 2021, Jean-Baptiste Vuillerod détaille le paradoxe de cette entreprise qui pose la question de la domination de la nature, à une époque où n’existait pas encore le péril écologique qui nous menace aujourd’hui.


Ce sont donc les motifs liés à la prise de pouvoir sur la nature – l’abolition de la magie et de la poésie, la restriction des émotions – qui nous permettent de penser dans un cadre commun l’exploitation administrative, le patriarcat, le racisme, le spécisme et les diverses formes de destructions environnementales.


Le cneai = initie un cycle de recherches et d’expérimentations de trois années autour des dominations protéiformes. Le prisme du métabolisme social permet d’envisager les dominations dans leurs manifestations et leurs flux entre différents êtres : au sein d’une même société, entre les sociétés humaines et non-humaines. Le cneai = invite chaque année un·e ou plusieurs artistes à investir des espaces inédits à l’art ainsi que le Parc de la Cité internationale universitaire de Paris, comme laboratoires vivants, terrains d’enquête, de création, espaces d’inspiration et d’exposition.


Cette première exposition présente des créations inédites de Thierry Boutonnier, Jean-Charles Bureau, Julia Gault, Sonia Saroya et Édouard Sufrin, ainsi que des actualisations d’œuvres et protocoles de Florence Doléac, Julien Prévieux et Virginie Yassef et Lois Weinberger. Dans une diversité d’espaces intérieurs et extérieurs, des œuvres matérielles coexistent avec des gestes artistiques participatifs et performatifs et avec des installations documentaires qui permettent de nourrir la réflexion.


L’exposition emprunte son titre au roman « Le nom du monde est forêt » de Ursula K. Le Guin, récit fictif de la colonisation par des envahisseurs bruyants d’une planète où des habitants silencieux vivaient en harmonie sous la protection d’une forêt. Asservissement et destructions à l’œuvre au cœur du récit offrent une résonance particulière au système des dominations et de leurs mécanismes que le cneai = sonde dans ce cycle.


Les visiteurs sont invités à vivre l’exposition : faire la sieste dans le lit de rêve Maxidreams de Florence Doléac et rejoindre via un QR code la communauté mondiale des rêveurs ; observer un lierre pousser dans le jardin de journaux de Lois Weinberger ; repousser les limites mentales de la gravité en contemplant les colonnes de terre de Julia Gault, qui s’échappent verticalement du sol. Se perdre dans le réseau d’images d’archives de Thierry Boutonnier déployé comme une toile d’araignée dans le hall de la Maison Internationale ou encore espérer apercevoir des plants de courge dépasser des seize cartons alimentaires remplis de résidus organiques disposés en quadrillage dans le parc ; sourire devant Julien Prévieux et Virginie Yassef rongeant un arbre en son centre jusqu’à le scinder en deux dans un film en Super 8 ; se laisser surprendre par les voix de philosophes, de scientifiques, d’anthropologues, d’astrophysiciens, de sociologue, d’historiens, d’ethnomusicologues diffusées par des boîtes sonores invisibles de Sonia Saroya et Édouard Sufrin ; ressentir la fragilité des œuvres de Jean-Charles Bureau, huit peintures-sculptures sur bois, vulnérables, exposées à la détérioration naturelle mais aussi humaines, menacées comme les espèces naturelles soumises aux pressions de l’humain.


« HABITER L’EXPOSITION »
Un programme de performances et d’actions pluridisciplinaires permet d’ « habiter » l’exposition , et fait vivre aux visiteurs des expériences artistiques, aussi bien visuelles, sonores, littéraires que scientifiques, avec les pièces de Théodora Barat, Simon Boudvin, Valérie Crenleux, Sonia Saroya et Edouard Sufrin, Martin Desinde et Louise Chennevière.


19 mai : Performance de Post Industrial Animism et déambulations sonores de Sonia Saroya et Edouard Sufrin


28 mai : lecture performée de Simon Boudvin autour de sa publication Ailanthus Altissima, Une monographie située de l’ailante


25 juin : projection du film OFF POWER de Théodora Barat, conférence et atelier participatif de Valérie Crenleux


10 juillet : Lectures et éditions de posters littéraires de Louise Chennevière et de Martin Desinde. Les deux auteur.es font répondre poésie et idéologie dans des récits d’expériences personnelles, qui interrogent les rapports de pouvoir et de domination au sein des relations amoureuses, sociales et politiques.
Discussion entre Cristina Parapar et Jean-Baptiste Vuillerod à propos de la domination de la nature chez Theodor W. Adorno.


Le cneai = associe cette exposition et la programmation à la 5e édition de « Jardins du monde en mouvement » organisée par le Centre du patrimoine de la Cité internationale avec le soutien en mécénat de la Caisse des dépôts.


Ces deux expositions en résonance invitent le public à vivre le parc de la Cité internationale autrement, dans un rapport plus attentif à l’environnement, un éveil aux espèces animales et végétales qui vivent dans ce lieu de biodiversité unique parc en cohabitant avec les 6800 résidents internationaux. La Cité internationale et le cneai = offrent aux visiteurs une déambulation poétique et artistique de jardin en jardin, d’arbre en arbre, une évasion sensible au cœur de l’été parisien.


L’exposition “Le nom du monde est forêt” du cneai =dans son rapport au vivant et aux écosystèmes peut aussi être mise en dialogue avec celle de Bétonsalon – Centre d’art et de recherche – Soupe Primordiale, exposition monographique de Tiphaine Calmettes, visible du 20 mai au 23 juillet.


INFOS PRATIQUES
{Horaires d’ouverture du cneai =
Lundi - Samedi : 10h – 17h
Horaires d’ouverture du Parc de la Cité Universitaire :
Tous les jours : 7h – 22h30
Visites guidées sur réservation tous les mercredis après-midi :
mediation-exposition@cneai.com
Contact presse : communication@cneai.com
Contact EAC, visites groupes, scolaires : public@cneai.com
Plus d’information sur le programme complet d’exposition et du cycle Habiter l’exposition : programmes@cneai.com }


PARTENAIRES
{Ministère de la Culture} {DRAC Ile-de-France} {Région Ile-de-France} {Cité Internationale Universitaire de Paris} {Centre Wallonie Bruxelles} {Galerie salle principale}


DOCUMENTS À TÉLÉCHARGER
{JOURNAL DE L'EXPOSITION}