Fonds Yona Friedman

Un fonds de maquettes, collages, dessins, d’archives et d’une œuvre à activée - le Musée sans bâtiment - a fait l’objet d’une donation qui constitue aujourd’hui la collection Yona Friedman, conservée au cneai = et en dépôt au Frac Grand Large à Dunkerque. Ce fonds fait l’objet d’activations régulières et de prêts à des musées pour expositions, notamment au Frac Grand Large, au MAXXI de Rome, au Power Station of Art de Shanghai, à la Cité de l’architecture et du Patrimoine de Paris, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, ou encore au Musée d’Art Contemporain Tamayo de Mexico, etc.

Le fonds Yona Friedman est conservé au cneai = et au Frac Grand Large.


La collaboration avec Yona Friedman se traduit par la production de maquettes à l’échelle 1:1 — Ville spatiale suspendue (2007), Iconostase, Musée de rue (2012), Möbianne (2013), Meuble + (2017), Musée sans Bâtiment (2011-…) —, et d’expositions au cneai =, ainsi qu’à Paris —Improvisations (musée d’art moderne de la ville de Paris, 2009), Utopies réalisables (École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette, 2014) —, à Berlin — Handbuch (Motto et Galerie Chert, 2012) — et à São Paulo — Dicionário (Oficina Cultural Oswald de Andrade, 2014).


Yona Friedman est une figure majeure de l’humanisme et de l’auto-planification, réinventant à partir des années 50 l’architecture des villes par une radicalité visionnaire. D’origine hongroise et naturalisé français, l’architecte proposera tout au long de sa vie des dispositifs permettant aux habitants urbains de participer eux-mêmes à la construction et à l’organisation de leurs logements.


L’agencement personnel de l’espace ne quittera jamais la pensée de l’artiste dont les premières réalisations naissent durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il loge dans un camp de réfugiés roumain. Fuyant Gestapo hongroise qui le traque pour ses activités de résistant sous le pseudo « Yona », Janos Antal Friedman y met au point des paravents amovibles pour diviser temporairement les intérieurs. Les techniques pionnières de pré-fabrication industrielle de l’architecte Konrad Wachsmann, qu’il découvre alors qu’il étudie en Israël après la Guerre, seront fondatrices pour sa pensée d’une architecture mobile. Pour répondre à la crise du logement qui touche les capitales européennes en forte expansion, il imagine des créations révolutionnaires tant par leur implication des citoyens que par leur acception novatrice de l’espace commun. Parmi ses « utopies réalisables », la « Ville spatiale » apparaît comme un projet manifeste cet engagement développé au cours des années 60. Composée de structures surélevées au-dessus des villes et des fleuves, reliées entre elles par un maillage variable qui laisse apparaître le ciel, la ville offre d’infinies variations aux utilisateurs au gré des évolutions des besoins. Un travail qui influencera Jean Prouvé et Le Corbusier, dont le travail peut d’ailleurs être observé dans la Fondation suisse.


Au cours des années 1970, de nouvelles réalisations imprimées ouvrent la voie à des collaborations internationales. Ses Propositions africaines, qui préconisent la combinaison de techniques de constructions locales et infrastructures moderne, sont adoptées par des pays en voie de développement. (Passionné par les enjeux de communication et de transmission, il développera à la même période une forme de langage pictural à visée universelle. Pour l’UNESCO, il créée ainsi des livrets proposant des réflexions sur les notions de groupe, d’improvisation, d’habitat, et de philosophie, distribués à une diversité de pays. Les cultures des populations natives qu’il découvre à l’occasion de ces travaux imprègneront durablement son imaginaire.


Afin de rendre compte de son œuvre mais également de restituer sa pensée de la façon la plus fidèle et la plus joyeuse, l’exposition activera au maximum la participation des visiteurs. Il s’agit de créer un véritable espace de collaboration, d’improvisation, d’expression de soi et de rencontres entre les visiteurs de la Cité. Réalisant par la même l’utopie collaborative pour laquelle l’architecte a travaillé toute sa vie.